Arbitrage by La Poste

Arbitrage : Le pénalty sifflé pour Brest était justifié

Après chaque journée de Ligue 1 McDonald’s, la Direction de l'arbitrage de la FFF analyse certaines situations qui ont nécessité le recours à l'assistance vidéo durant le week-end.
avec FFF
Publié le 28/10/2025 à 12:27
5 min de lecture
Un pénalty a été accordé aux Brestois pour une faute de main de Kang-in Lee.

Cette semaine, la Direction de l’arbitrage de la FFF revient sur quatre situations intervenues au cours de deux rencontres différentes de la 9e journée de Ligue 1 McDonald’s. Elle analyse notamment les actions des pénaltys sifflés pour Best contre le PSG et pour Lens contre l'OM mais aussi la faute ayant amené la blessure de Malick Fofana.

Stade Brestois 29 – Paris Saint-Germain (51e minute)

Sur un coup franc botté en direction de la surface de réparation parisienne, l’attaquant brestois Ludovic Ajorque dévie le ballon de la tête vers son partenaire Romain Del Castillo. Ce dernier joue le ballon d'une talonnade, puis le ballon est contré par le Parisien Kang-in Lee et franchit la ligne de but. L’arbitre décide d'abord d'accorder un corner. L’arbitre vidéo analyse la situation en raison d'une possible main sanctionnable du Parisien qu'il identifie rapidement. Il vérifie ensuite avec précision l'absence de position de hors-jeu de Ludovic Ajorque au moment du botté du coup franc, et revient sur l'analyse du contact entre le bras de Kang-in Lee et le ballon, notant une déviation préalable du visage du Parisien. L'arbitre décide alors d'initier par lui-même un visionnage des images, et prend la décision finale d'accorder un pénalty en faveur de l'équipe brestoise.

Analyse de la Direction de l’Arbitrage
La complexité de la situation, comprenant non seulement l'analyse du caractère illicite du contact entre le bras du défenseur et le ballon, mais également l'étude de la position de l'attaquant brestois Ludovic Ajorque lors de l'exécution du coup franc, explique la durée prolongée de l'interruption liée au recours à l'assistance vidéo à l'arbitrage. Techniquement, la position du bras de Kang-in Lee, avec un bras éloigné du corps et un coude placé à 90 degrés au moment du contact avec le ballon, augmente artificiellement la surface couverte par le corps du Parisien : elle est donc sanctionnable au sens des Lois du jeu. La Direction de l’Arbitrage rappelle que le contact préalable du ballon avec le visage du défenseur n'est pas un critère qui figure dans la loi 12 et qui saurait, à lui-seul, annuler la position sanctionnable du bras. Le pénalty était bien la décision attendue.


RC Lens – Olympique de Marseille (19e minute)

L’attaquant lensois Odsonne Édouard, en possession du ballon dans la surface de réparation de l'OM, se retrouve au sol après un duel avec le défenseur marseillais Benjamin Pavard. L’arbitre, considérant d'abord la chute de l'attaquant comme une tentative de la tromper en faisant semblant d'être victime d'une faute, accorde un coup franc indirect et sanctionne l'attaquant d’un avertissement pour comportement antisportif. Étant dans une situation de possible pénalty, l’arbitre vidéo vérifie le duel : il distingue un tacle illicite de Pavard qui vient heurter le pied droit d’Édouard et repère un possible anéantissement d’occasion manifeste de but. Il propose ainsi à l'arbitre un visionnage des images en bord de terrain. L'arbitre décide finalement de modifier sa décision initiale, annulant l’avertissement reçu par l’attaquant lensois, et reprenant le jeu par un pénalty avec un avertissement donné au défenseur marseillais.

Analyse de la Direction de l’Arbitrage
Le travail efficace de l'arbitre vidéo a permis de prendre la bonne décision technique et disciplinaire. En effet, le tacle du défenseur marseillais Benjamin Pavard est clairement répréhensible au regard des Lois du jeu et doit être sanctionné d'un pénalty. En outre, alors que le défenseur a tenté de jouer le ballon, son geste fautif entraînant un pénalty annihile une occasion de but manifeste pour l'équipe adverse : le défenseur devait donc être averti en application des dispositions de la loi 12.

 


AJ Auxerre – Havre AC (73e minute)

Dans la surface de réparation havraise, le ballon est repris de volée par l'attaquant auxerrois Lasso Coulibaly, puis dévié du bras par le milieu havrais Yassine Kechta. Ne percevant pas ce contact, l'arbitre laisse le jeu se poursuivre, tandis que l'arbitre vidéo vérifie le caractère licite du geste du Havrais. Considérant ce dernier comme sanctionnable, l'arbitre vidéo invite l’arbitre à visionner la situation en bord de terrain. Face aux images, l’arbitre ne parvient pas à identifier clairement le point de contact entre le ballon et le bras : il décide de maintenir sa position initiale.

Analyse de la Direction de l’Arbitrage
Sur la trajectoire du ballon, Yassine Kechta prend le risque d'être sanctionné en positionnant son bras gauche avec un coude écarté de son corps. Dans cette position, avec un contact du ballon sur la partie postérieure du haut du bras, le défenseur augmente artificiellement la surface couverte par son corps, ce qui est sanctionnable au regard de la loi 12 : un pénalty était donc attendu. Pour répondre efficacement à la demande de l'arbitre vidéo de « choisir le meilleur angle », il aurait été plus pertinent pour l'opérateur vidéo de diffuser les images issues d'une autre caméra (base), plus convaincantes que celles provenant de l'angle de caméra (GLT) finalement proposé.


Olympique Lyonnais – RC Strasbourg Alsace (66e minute)

Alors que l'arbitre venait de siffler une faute du défenseur strasbourgeois Mamadpu Sarr sur le milieu lyonnais Corentin Tolisso à proximité de la ligne de touche, le ballon poursuit sa trajectoire dans la course de l'ailier lyonnais Malick Fofana. Ce dernier est alors victime d'un tacle par derrière du défenseur strasbourgeois Ismaël Doukouré, sanctionné également par un carton jaune. L'arbitre vidéo vérifie les deux situations et invite alors l'arbitre à un visionnage des images de la seconde intervention, considérant celle-ci comme une potentielle faute grossière. L'arbitre décide finalement d'exclure directement Ismaël Doukouré pour ce motif et de reprendre le jeu par le coup franc direct initial.

Analyse de la Direction de l’Arbitrage
Le tacle lancé du Strasbourgeois Ismaël Doukouré est réalisé par derrière et sans maîtrise, avec vitesse et intensité. Il met clairement en danger l'intégrité physique du Lyonnais Malick Fofana, et relève donc d'une faute grossière au sens de la loi 12. Un carton rouge était bien attendu pour sanctionner cette infraction, même si celle-ci est intervenue après le coup de sifflet de l'arbitre. La reprise du jeu par le coup franc initial a bien été conforme aux Lois du jeu.