Disciple de Louis van Gaal, ancien arrière-gauche combatif devenu entraîneur placide, Sébastien Pocognoli, nommé samedi entraîneur de l’AS Monaco jusqu’en 2027, débarque sur le Rocher monégasque en provenance de la Butte de l’Union Saint-Gilloise avec l’étiquette de prodige dans le monde restreint des jeunes entraîneurs à succès.
A 38 ans, "Poco" n’a pas traîné en route pour devenir le coach qui a offert au printemps dernier au club bruxellois son premier titre de champion de Belgique depuis 90 ans.
Il n’a pas non plus brûlé les étapes. International belge à 14 reprises, le Wallon, qui a notamment porté les maillots du Standard de Liège (son club de cœur) ou, hors Belgique, d’Hanovre, de Brighton ou de l’AZ Alkmaar, a pris le temps de se former comme coach en entraînant les équipes de jeunes du RC Genk, de l’Union et des U18 de la Belgique.
Avec succès, au point d’être appelé à succéder à Karel Geraerts (l’actuel coach du Stade de Reims) à l’été 2024 à la tête du vieux club bruxellois dont les tribunes sont adossées à une butte dans un parc champêtre de Forest, une commune bruxelloise.
Coup d’essai, coup de maître. L’Union Saint-Gilloise a balayé tout sur son passage, avec la manière qui plus est, pour devenir championne de Belgique en mai dernier.
Le début de saison est tout aussi brillant : la Vieille Dame belge trône en tête de son championnat après avoir également fait la leçon au PSV Eindhoven (3-1) lors de son premier match de Ligue des champions. Les dernières semaines ont été moins réussies, avec notamment une lourde défaite (4-0) à domicile face à Newcastle lors de la 2e journée de la C1.
« Nous avons atteint nos limites », a reconnu ce soir-là le jeune entraîneur d’une équipe aux moyens limités face à la surpuissance d’un cador de Premier League.
Louis van Gaal est le premier surpris du succès actuel de son ancien joueur. « Il était tellement réservé, modeste », s’était souvenu dans la presse flamande l’entraîneur néerlandais qui a eu le Belge sous ses ordres à l’AZ Alkmaar.
Entre les deux hommes, il y a peu de ressemblances. Au 4-3-3 de Van Gaal, Pocognoli préfère le 3-5-2 « parce que l’Union évoluait de la sorte quand je suis arrivé ».
Comment se décrit-il comme coach ? « Je suis proche de mes joueurs, Je suis direct, parfois dur. Je suis attentif à l’aspect relationnel. Je suis honnête dans mes choix. C’est très important pour les joueurs de ne pas se sentir de côté, de savoir le pourquoi d’une décision », disait-il en mai dernier à l’AFP.
Et tactiquement, Pocognoli, courtisé par Lens l’été dernier, est qualifié de coach « dominant » par les observateurs en Belgique. L’an passé en Ligue Europa, il n’avait pas hésité à jouer très haut face à des clubs comme Fenerbahçe. La prudence, très peu pour lui.
« Beaucoup de clubs en Belgique aimeraient aller à Fenerbahçe (victoire 1-0) et jouer de manière très offensive comme on l’a fait (...) Chaque match, on joue de manière dominante et on offre un certain spectacle. Je suis fier de notre attitude », avait-il dit en novembre dernier.
Une attitude que les supporters monégasques attendent de leur équipe depuis le début de la saison.