Equipe de France : Florian Thauvin, le revenant

Après plus de six ans d’éclipse, Florian Thauvin lui-même a du mal à croire qu’il revient en équipe de France, profitant des blessures mais aussi de son excellent début de saison depuis son autre retour, en Ligue 1 McDonald’s, sous les couleurs du RC Lens.

« Ce n’est pas ma première sélection mais c’est tout comme, parce que j’ai traversé des étapes tellement difficiles depuis », a résumé "Flotov" dans un sujet diffusé mardi par la Fédération Française de Football (FFF). Plus convoqué depuis juin 2019, il a été rappelé lundi pour pallier le forfait de Bradley Barcola, qui s’est ajouté à ceux déjà actés d’Ousmane Dembélé, Désiré Doué et Marcus Thuram avant les matchs de qualification au Mondial 2026 contre l’Azerbaïdjan, vendredi (20h45), et en Islande, le 10 octobre (20h45).

« Si on m’avait dit ce matin en me levant que je serais là ce soir... C’est incroyable, j’ai du mal à réaliser pour l’instant. Je suis vraiment très heureux », a lâché le néo-Lensois en sortant de son taxi dans la nuit de Clairefontaine. A 32 ans, Thauvin n’y croyait presque plus. « J’étais tellement loin à un moment donné qu’il fallait être réaliste, mais tant qu’on est joueur on l’a toujours dans un coin de notre tête, l’équipe de France », a-t-il expliqué.

Ce maillot Bleu, il ne l’a plus porté depuis le 11 juin 2019 et une victoire en Andorre (0-4) où il a signé d’un superbe ciseau retourné son seul but en 10 sélections. Il a commencé à s’en rapprocher à l’Udinese, où il a passé deux saisons et demie (2023-2025) et où il a même été capitaine. Auteur de 15 buts en 73 matchs, l’ex-Marseillais recommençait à recevoir des pré-convocations, comme une cinquantaine de joueurs français.

« Plus de maturité »

« Je sais ce qu’il a fait, ce qu’il est capable de faire », a expliqué le sélectionneur, le classant parmi les joueurs qui avaient « un certain vécu ».

« Évidemment, il est heureux de revenir, a ajouté DD. Il a évolué depuis, ce n’est plus l’ailier pur qui dribble. A l’Udinese, il a souvent joué comme deuxième attaquant. »

Thauvin a aussi « plus de maturité, plus de lucidité certainement », a poursuivi le technicien. Didier Deschamps a gardé un œil sur le joueur qu’il avait sélectionné une première fois en juin 2017 pour une victoire contre le Paraguay (5-0). C’est surtout le public français qui le redécouvre.

« Il revient en Ligue 1 McDonald’s avec ce titre de champion du monde, et une exposition médiatique plus importante en jouant en France », a complété Deschamps. Quand il avait perdu sa place au Mexique chez les Tigres (38 matchs, 8 buts), loin de la réussite d’André-Pierre Gignac, devenu une légende à Monterrey, Thauvin semblait beaucoup trop loin du maillot bleu.

« J’ai connu les montagnes russes en clubs, ça m’a fait énormément progresser, j’ai pris beaucoup de maturité et d’expérience », a rembobiné le joueur qui avait explosé à l’Olympique de Marseille (2013-2021), avec une demi-saison pas convaincante à Newcastle (16 matches, 1 but).

Six ans comme Ben Barek

Après l’échec mexicain, il a amorcé en Italie sa métamorphose. Thauvin estime s’y être « professionnalisé », « avec la mise en place d’une routine de travail quotidienne ».

Arrivé au RC Lens cet été (7 matchs, 2 buts), il se montre plus collectif que quand il jouait à l’OM, il fait jouer les autres et distribue plus le ballon. Il pourrait à nouveau servir son copain Kylian Mbappé, avec qui il s’entendait si bien lors de la campagne triomphale de 2018.

S’il joue vendredi contre l’Azerbaïdjan, il fermera la deuxième plus longue parenthèse de l’histoire de la sélection, avec 6 ans et 120 jours entre ses deux derniers matchs en Bleu. Il approcherait le record de Larbi Ben Barek datant de plus de 70 ans. Six ans et 126 jours se sont écoulés entre l’avant-dernière cape de la "Perle Noire" des Bleus contre la Tchécoslovaquie (victoire 4-0) en 1948 et sa dernière pour un succès historique en Allemagne contre la RFA (3-1) en 1954.

Quoiqu’il arrive, « c’est une fierté d’être de retour, a conclu Thauvin, il ne faut jamais oublier que ça reste un privilège, ce n’est jamais normal d’arriver en équipe de France ». Ni d’y revenir longtemps après.

A lire aussi >> La liste des 23 Bleus