Arbitrage by La Poste

Arbitrage : Pourquoi Clément Turpin a justement validé le 3e but lillois ?

Après chaque journée de Ligue 1 McDonald’s, la Direction de l'arbitrage de la FFF analyse certaines situations qui ont nécessité le recours à l'assistance vidéo durant le week-end.
Avec la FFF
Publié le 19/08/2025 à 09:24
4 min de lecture
Mukau et Giroud lors de Brest-Lille.

Pour le compte de la journée inaugurale en Ligue 1 McDonald’s, la Direction de l’arbitrage a analysé trois situations au cours de trois rencontres différentes. Et notamment celle du 3e but du LOSC contre Brest accordé par Clément Turpin après l’aide de la GLT. 

Stade Brestois 29 – LOSC Lille (66e)

Sur un corner exécuté par l’équipe lilloise, le ballon est envoyé directement dans la surface de réparation brestoise et le but est marqué par le joueur lillois Mukau. Cependant, convaincu que le ballon a entièrement quitté l'aire de jeu par la ligne de but pendant sa trajectoire, l’arbitre assistant avait préalablement levé son drapeau pour indiquer à l'arbitre la sortie du ballon. L'arbitre laisse l'action se poursuivre jusqu'à son terme et, après que le ballon est entré dans le but, décide d'intervenir pour refuser le but et reprendre le jeu par un coup de pied de but consécutif à la signalisation de l'arbitre assistant. L'arbitre vidéo vérifie alors la situation et, à l'aide de la caméra GLT (Goal Line Technology), il prouve que le ballon n'a pas franchi entièrement la ligne de but lors de l'exécution du corner. 

Par conséquent, il informe l'arbitre que la décision prise sur le terrain est clairement erronée et que le but doit être accordé. L'arbitre modifie finalement sa décision et accorde le but pour l'équipe lilloise. En dépit des explications fournies par l’arbitre, le capitaine brestois décide de déposer une réserve technique.

Analyse de la Direction de l’Arbitrage

Les images utilisées par l’assistance vidéo montrent clairement que le ballon n’est pas sorti des limites du terrain. Le ballon continue donc à être en jeu malgré la signalisation erronée de l’arbitre assistant. La Direction de l’Arbitrage précise que, en conformité avec la loi 5, seul l'arbitre peut décider d'interrompre le jeu et que l'intervention d'un arbitre assistant à l'aide d'un drapeau, quel qu'en soit le motif, ne signifie aucunement l'arrêt de la rencontre. Par ailleurs, en application du protocole d'assistance vidéo à l'arbitrage, l’arbitre a justement permis à l’action d'aller à son terme avant de signifier la sortie présumée du ballon. C'est la raison pour laquelle le but a pu être finalement validé, ce qui était la décision attendue. 

Enfin, la Direction de l’Arbitrage rappelle que, conformément aux textes réglementaires, il appartient exclusivement à l'arbitre (et non au 4ème officiel) de recevoir sur le terrain une réserve technique formulée par un capitaine, en présence du capitaine adverse et de l'arbitre assistant le plus proche de la situation concernée.  

Stade Rennais – Olympique de Marseille (28e)

Le joueur marseillais Murillo joue le ballon de son pied gauche lorsque le joueur rennais Aït Boudlal se rend coupable d'une semelle sur la cheville de son adversaire. L’arbitre ne perçoit pas cet impact et se concentre sur le duel qui a immédiatement suivi entre le joueur marseillais Rowe et le joueur rennais Frankowski à proximité immédiate de la ligne de touche. Il arrête le jeu et, après plusieurs échanges avec l'arbitre assistant, le 4ème officiel et l'arbitre vidéo, il décide d'abord d'avertir par erreur le latéral polonais. Son attention est alors rapidement appelée par l'arbitre vidéo sur la faute commise par le défenseur Aït Boudlal, considérée par l'arbitre vidéo comme une faute grossière, c'est-à-dire sanctionnable d'un carton rouge direct. L'arbitre vidéo invite donc l'arbitre à consulter les images en bord de terrain : ce dernier décide finalement d'annuler le carton jaune attribué du premier joueur et d'exclure le jeune Aït Boudlal pour avoir disputé le ballon en mettant en danger l'intégrité physique de son adversaire.

Analyse de la Direction de l’Arbitrage

L'intervention d’Aït Boudlal sur Murillo est réalisée avec intensité et force excessive au moyen d'une semelle qui vient directement impacter la face interne de la cheville de l'adversaire. Ce geste met clairement en danger l'intégrité physique du Marseillais : il relève donc d'une faute grossière au sens des Lois du jeu. L'assistance vidéo a ainsi permis à l'arbitre de prendre les bonnes décisions disciplinaires sur le terrain : annulation du carton jaune délivré initialement au à Frankowski et exclusion directe du jeune défenseur.

Angers SCO – Paris FC (57e)

Alors que le joueur angevin Mouton vient de perdre le contrôle du ballon à l'issue d'une conduite de balle près du milieu du terrain, il percute les jambes du joueur parisien Kolodziejczak à l'aide d'un tacle particulièrement engagé, sans toucher le ballon. L'arbitre siffle immédiatement la faute et, considérant que celle-ci met en danger l'intégrité physique du joueur parisien, il décide d'exclure directement le fautif pour faute grossière.

Analyse de la Direction de l’Arbitrage

Le joueur angevin intervient dans les pieds du joueur parisien en effectuant un tacle lancé et non-maîtrisé, en retard par rapport au moment où le ballon est joué par l'adversaire, avec la jambe droite tendue en avant entre les jambes de ce dernier et le genou gauche venant heurter directement au sol avec intensité le pied gauche de l'adversaire. Cette faute met clairement en danger l'intégrité physique de l'adversaire. L’arbitre a donc analysé la situation avec pertinence et a pris la bonne décision d'exclure le joueur fautif (Louis Mouton), sans nécessité d'intervention de l'assistance vidéo.