Arbitrage by La Poste

Arbitrage : Rouault aurait dû être exclu contre l'OL

Après chaque journée de Ligue 1 McDonald’s, la Direction de l'arbitrage de la FFF analyse certaines situations qui ont nécessité le recours à l'assistance vidéo durant le week-end.
avec la FFF
Publié le 16/09/2025 à 10:11
6 min de lecture
Anthony Rouault (SRFC).

Cette semaine, la Direction de l’arbitrage de la FFF revient sur cinq situations intervenues au cours de quatre rencontres différentes de la 4e journée de Ligue 1 McDonald’s. Elle analyse notamment le carton rouge reçus par le Lyonnais Tyler Morton, la potentielle expulsion du Rennais Anthony Rouault ou le pénalty accordé à l'OM.

Olympique de Marseille - FC Lorient (9e minute)

Sur une longue ouverture vers l’avant jouée par Kondogbia dans sa direction, le défenseur marseillais Amir Murillo contrôle du haut du corps à l'entrée de la surface de réparation et se positionne face au gardien de but adverse avec une occasion nette de marquer un but. A ce moment, le défenseur lorientais Darlin Yongwa le retient du bras gauche, provoquant ainsi la chute du Marseillais. L'arbitre siffle immédiatement un pénalty et décide d'exclure Yongwa. Après avoir vérifié l'ensemble de la situation et écarté une éventuelle position de hors-jeu au départ de l'action et un possible contrôle du ballon du bras par l'attaquant, l'arbitre vidéo valide la décision de l'arbitre.

Analyse de la Direction de l'arbitrage
La faute du Lorientais Yongwa commise dans la surface de réparation est avérée et annihile clairement une occasion de but manifeste pour l’OM. Par ailleurs, Yongwa n'a pas tenté de jouer le ballon ou disputé la possession de celui-ci. Par conséquent, conformément à la loi 12, le joueur fautif doit être exclu. C'est donc la bonne décision, technique (pénalty) et disciplinaire (carton rouge), qui a été prise par l'arbitre sur le terrain.

AJ Auxerre - AS Monaco (81e minute)

Après que le ballon a été contrôlé du haut du corps par le Monégasque Takumi Minamino, ce dernier adresse un long centre aérien en direction de son partenaire Denis Zakaria, situé dans la surface de réparation adverse. Alors que le ballon est parvenu à proximité du point de réparation, un contact se produit entre Denis Zakaria et le défenseur auxerrois Fredrik Oppegard. L'arbitre apprécie ce contact comme relevant d'une « charge dans le dos » sanctionnable : il décide d'accorder un pénalty à Monaco et de donner un avertissement au défenseur auxerrois. L'arbitre vidéo vérifie la situation, depuis le contrôle du ballon par Minamino jusqu'au contact entre Zakaria et Oppegard dans la surface de réparation. Considérant que le contact est « extrêmement léger », il propose à l'arbitre de se déplacer devant l'écran pour visionner la situation. A l'issue de son analyse face aux images, l'arbitre prend finalement la décision d'annuler le pénalty et le carton jaune, puis de reprendre le jeu par une balle à terre dans la surface de réparation.

Analyse de la Direction de l'arbitrage
Le travail de l'arbitre vidéo est conforme aux attentes et aux directives techniques données pour la saison 2025/2026. Dans un premier temps, il vérifie non seulement la situation de pénalty, mais également le contrôle préalable du ballon par Minamino. Ce dernier n'étant pas répréhensible, l'arbitre vidéo analyse correctement dans un second temps le contact entre Zakaria et Oppegard dans la surface de réparation : l'existence seule et la nature de ce contact ne sauraient raisonnablement suffire pour justifier la décision de pénalty dans l'esprit du jeu. Par conséquent, aucune décision technique de pénalty, ni disciplinaire de carton jaune, n'était attendue. L'arbitre a donc logiquement corrigé sa décision initiale grâce à l'intervention de l'assistance vidéo à l'arbitrage.

Stade Brestois 29 - Paris FC (51e minute)

Au duel avec le milieu parisien Pierre Lees-Melou, l'attaquant brestois Ludovic Ajorque prend correctement la possession du ballon et se retrouve dans la surface de réparation face au but adverse, avec une occasion claire de marquer un but pour son équipe. Lees-Melou se rend alors coupable d'un tacle illicite sur Ajorque, entraînant la chute de ce dernier. L'arbitre intervient immédiatement : il accorde un pénalty et adresse un avertissement à Lees-Melou. L'arbitre vidéo vérifie l'action et confirme la décision de l'arbitre.

Analyse de la Direction de l'arbitrage
Contrairement à la situation de la rencontre OM-Lorient présentée précédemment, nous sommes ici dans le contexte d'une faute commise par le Parisien Pierre Lees-Melou dans sa surface de réparation et ayant annihilé une occasion de but manifeste pour l'équipe adverse, avec un défenseur qui « a tenté de jouer le ballon ou disputé la possession du ballon ». Dans ce cas, en application des Lois du jeu, le joueur fautif doit être averti, et non exclu. La lecture de l'action de jeu par l'arbitre sur le terrain était donc celle attendue.

Stade Rennais FC - Olympique Lyonnais (18e minute)

Alors que le ballon est joué par le Lyonnais Khalis Merah à proximité de la ligne de touche, le défenseur rennais Anthony Rouault intervient sur Merah avec une semelle sur le bas de la jambe du Lyonnais. Ne percevant pas cette faute sur le terrain, l'arbitre ne la siffle pas. L'arbitre vidéo contrôle immédiatement cette infraction et, après analyse, estime que la faute ne doit pas nécessairement être sanctionnée par un carton rouge. Considérant que la décision de l'arbitre n'est pas clairement erronée, l'arbitre vidéo décide donc de ne pas inviter l'arbitre à revoir la situation.

Analyse de la Direction de l'arbitrage
La faute commise par le Rennais Rouault est réalisée avec une semelle qui vient directement impacter la face externe du mollet droit du Lyonnais Merah, avec une intensité qui se déplace ensuite sur le haut de la cheville de ce dernier. Ce geste sanctionnable met clairement en danger l'intégrité physique de Merah. En conséquence, Rouault aurait dû être exclu pour s'être rendu coupable d'une faute grossière et l'intervention de l'assistance vidéo à l'arbitrage était attendue.

Stade Rennais FC - Olympique Lyonnais (75e minute)

A la sortie d'un duel entre l’attaquant rennais Kader Meïté et le milieu lyonnais Tyler Morton à proximité de la ligne de but, Meïté récupère correctement le ballon et se déplace en direction du centre du terrain. A ce moment, Morton, positionné derrière son adversaire, s'élance sans intention de jouer le ballon et commet un tacle irrégulier qui vient directement heurter le pied gauche du Rennais. Considérant qu'il s'agit d'une faute grossière, l'arbitre décide d'exclure directement Morton. L'arbitre vidéo vérifie alors la situation et, ne détectant aucune erreur manifeste de l'arbitre, décide de ne pas inviter celui-ci à revoir l'action.

Analyse de la Direction de l'arbitrage
Le tacle réalisé par le Lyonnais Morton se caractérise en particulier par une absence de capacité à jouer le ballon, par un geste lancé par derrière et par une jambe droite tendue qui vient impacter avec vitesse le bas de la jambe gauche du rennais Meïté. L'intervention de Morton peut ainsi être considérée comme relevant d'une faute grossière au sens des Lois du jeu. C'est la raison pour laquelle l'intervention de l'assistance vidéo à l'arbitrage n'était pas attendue en l’absence d'une décision clairement erronée.