Arbitrage by La Poste

Arbitrage : Pourquoi Hugo Magnetti et Eric Roy ont-ils été exclus ?

Après chaque journée de Ligue 1 McDonald’s, la Direction de l'arbitrage de la FFF analyse certaines situations qui ont nécessité le recours à l'assistance vidéo durant le week-end.
avec la FFF
Publié le 03/09/2025 à 13:59
7 min de lecture
Hugo Magnetti a été expulsé après le match entre le SB29 et le RC Lens.

Cette semaine, la Direction de l’arbitrage de la FFF revient sur quatre situations intervenues au cours de trois rencontres différentes de la 3e journée de Ligue 1 McDonald’s. Elle analyse notamment les cartons rouges reçus par les Brestois Eric Roy et Hugo Magnetti après la rencontre, à Lens.

RC Lens – Stade Brestois 29 (après le coup de sifflet final)
Alors que l’arbitre vient de siffler la fin de la rencontre et que l'arbitre assistant n°1 est en train de rejoindre l'arbitre central sur le terrain, le capitaine du SB29, Hugo Magnetti, décide de manifester sa désapprobation de façon ostentatoire en s'adressant à l'arbitre assistant dans un mouvement répété de croisement à l'horizontale de ses bras. L’arbitre assistant indique à l’arbitre le comportement sanctionnable du joueur et l'arbitre prend la décision d'avertir ce dernier. Ayant préalablement déjà reçu un premier carton jaune, le Brestois est donc exclu. Quelques instants plus tard, s'étant déplacé depuis sa surface technique, l’entraîneur de Brest, Eric Roy, se retrouve sur le terrain face aux arbitres. Il effectue plusieurs gestes contestataires avec ses bras et manifeste également sa désapprobation. L’arbitre décide finalement d'exclure l'entraîneur pour ce comportement.

Analyse de la Direction de l’Arbitrage
La loi 5 précise que "l'arbitre a autorité pour imposer des sanctions disciplinaires [...] jusqu'à ce qu'il quitte [le terrain] après la fin du match". Par conséquent, le comportement de Hugo Magnetti, considéré par l'arbitre comme une manifestation de la désapprobation du joueur en paroles ou en actes et confirmé par une gestuelle explicite et manifeste, est bien sanctionnable par un carton jaune. Par ailleurs, l'exclusion prononcée à l'encontre d’Eric Roy est aussi conforme aux Lois du jeu, en particulier la loi 12 qui stipule qu'un officiel d'équipe doit recevoir un carton rouge s'il "pénètre sur le terrain pour chercher la confrontation avec un arbitre (y compris à la mi-temps ou à l'issue du match)". La DA rappelle enfin que, dans un objectif d’échanges et d’ouverture, elle a instauré la possibilité d’un dialogue dès 30 minutes après le coup de sifflet final entre le capitaine et/ou l’entraîneur (ou son représentant) et l’arbitre, dans le vestiaire de ce dernier. Ce moment ne peut naturellement se tenir qu'à la condition expresse d'un climat de respect et d'écoute réciproques.

 

RC Lens – Stade Brestois 29 (55e minute)
Sur un ballon envoyé dans la profondeur en direction de la ligne de la surface de réparation brestoise perpendiculaire à la ligne de but, le Lensois Rayan Fofana joue le ballon du pied droit avant d'être percuté par le gardien de but brestois venu à sa rencontre. L’arbitre siffle immédiatement la faute en indiquant qu’elle se situe à l’extérieur de la surface de réparation, et exclut le gardien de but pour avoir mis en danger l'intégrité physique de l'attaquant, en collaboration avec son arbitre assistant le plus proche. L’arbitre vidéo vérifie la situation, notamment l'endroit de la faute et la nature de celle-ci. En utilisant les différents angles de caméra, il parvient d'abord à identifier que le contact intervient sur la ligne de la surface de réparation, puis confirme l'absence de hors-jeu de l'attaquant au départ de la phase offensive et la mise en danger de l'intégrité physique de ce dernier. Il propose finalement à l’arbitre de modifier le coup franc en pénalty. Pour avoir manifesté sa désapprobation de la décision à l'arbitre, le Brestois Kenny Lala reçoit un carton jaune.

Analyse de la Direction de l’Arbitrage
La DA confirme l'analyse de l'arbitre quant à la nature de la faute du gardien de but : celle-ci, réalisée avec vitesse et de façon non maîtrisée, avec la jambe droite en avant et le pied en l’air, et venant heurter directement l'adversaire, met en danger l'intégrité physique de ce dernier. Elle doit donc être considérée comme une faute grossière au sens de la loi 12 et sanctionnée par un carton rouge. Par ailleurs, en retenant trois angles de caméras (plan serré, loupe gauche et loupe droite), le travail de l'arbitre vidéo montre que le premier contact entre le gardien de but et l'attaquant se situe sur la ligne de surface de réparation. Ainsi, puisque "les lignes font partie intégrante des surfaces qu'elles délimitent" (loi 1), la décision technique attendue était bien un pénalty. Enfin, dans le cadre des nouvelles règles en vigueur dans les Lois du jeu qui précisent que "seul le capitaine peut s'adresser à l'arbitre", ces règles ayant été présentées à l'ensemble des clubs de Ligue 1 McDonald’s et rappelées par l'arbitre avant la rencontre, la désapprobation du Brestois Kenny Lala devait effectivement être sanctionnée par un avertissement.


Olympique Lyonnais – Olympique de Marseille (20e minute)
Alors que le ballon lui est adressé à l’entrée de la surface de réparation marseillaise, le Lyonnais Abner Vinicius parvient à emmener le ballon avec lui en direction du but adverse. Arrivé au duel avec le gardien de but qui s'est avancé vers lui, l'attaquant pousse le ballon du pied gauche, puis se retrouve au sol. L’arbitre accorde alors un pénalty à l’attaquant pour ce contact présumé avec le gardien, considérant que ce dernier n'avait pas touché le ballon et avait heurté la jambe de son adversaire. L’arbitre vidéo analyse immédiatement l'intégralité de la phase offensive, vérifiant non seulement une possible sortie préalable du ballon en ligne de touche, puis une potentielle main sanctionnable de l’attaquant, mais également la nature du contact entre l'attaquant et le gardien de but. Sur ce dernier point, il conclut à une chute de l’attaquant avant tout contact avec le gardien, et recommande donc à l’arbitre un visionnage en bord de terrain pour annuler le pénalty. Face aux images, l’arbitre confirme l’absence de faute du gardien et la simulation de l’attaquant. Il reprend donc le jeu par un coup franc indirect pour l'équipe marseillaise et avertit l’attaquant.

Analyse de la Direction de l’Arbitrage
La vérification de la phase offensive de l’équipe lyonnaise avant le pénalty était nécessaire et a occasionné un délai normal d’analyse pour l'arbitre vidéo. Si aucune image ne permet de conclure avec certitude à une sortie prématurée du ballon, les images montrent clairement qu’Abner Vinicius se laisse délibérément tomber au sol après avoir poussé le ballon, en cherchant à initier avec son pied gauche un contact avec le gardien de but. Au regard de la loi 12, il s'agit donc d'une simulation puisque l'attaquant a fait semblant d'être victime d'une faute. L'intervention de l'arbitre vidéo a justement permis de corriger la décision initiale et le fautif a logiquement été sanctionné d’un avertissement pour comportement antisportif.


Toulouse FC – Paris Saint-Germain (45e+6 minute)
Le Toulousain Aron Donnum est en possession du ballon depuis l'extérieur de la surface de réparation adverse lorsqu'il décide d'y pénétrer. Il est alors arrêté par la jambe droite du Parisien Nuno Mendes, ce qui incite l'arbitre à siffler pénalty. Lors de la première exécution de celui-ci, le ballon est d'abord repoussé par le gardien de but parisien, puis il est récupéré par Joao Neves qui le relance à l'extérieur de la surface de réparation. L’arbitre laisse le jeu se poursuivre pendant que l’arbitre vidéo vérifie la conformité de l’exécution du pénalty. L'arbitre vidéo intervient ensuite oralement auprès de l'arbitre pour lui signifier que Joao Neves avait empiété dans la surface de réparation avant que le ballon ne soit botté par le tireur, et recommande à l'arbitre de faire retirer le pénalty. L’arbitre décide finalement d'arrêter le jeu, de donner les explications reçues aux capitaines et de procéder à une nouvelle exécution du pénalty.

Analyse de la Direction de l’Arbitrage
La faute sifflée par l'arbitre ne peut être considérée comme une erreur manifeste, dans la mesure où le défenseur parisien dispute le ballon à l'attaquant de façon imprudente, en mettant clairement sa jambe droite en opposition au déplacement de l'attaquant. Par ailleurs, concernant l'exécution du pénalty, il appartient aux arbitres (arbitre central, arbitre assistant, arbitre vidéo) de s'assurer de sa conformité. L'arbitre vidéo a bien identifié l'empiètement de Joao Neves dans la surface de réparation avant le botté du ballon. Toutefois, les Lois du jeu stipulent qu'un "coéquipier du gardien de but sera pénalisé en cas d'empiètement avant que le ballon ne soit en jeu uniquement si l'empiètement a clairement influencé le tireur ou si le joueur qui a commis l'empiètement joue le ballon ou dispute le ballon à un adversaire, empêchant l'équipe adverse de marquer un but ou de se procurer une occasion de but". La situation d'empiètement ne remplissant ici aucune de ces deux conditions, le pénalty n’aurait pas dû être retiré.

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