Avec 35 buts, du jamais-vu depuis 1978, l'attaque de l'OGC Nice est au beau fixe cette saison. Face au LOSC vendredi, les Aiglons espèrent reproduire la recette de leur entraîneur Franck Haise, arrivé cet été : donner « plus de liberté » aux joueurs et les « laisser s'exprimer ». A mi-championnat, les Azuréens ne sont plus qu'à cinq longueurs du total de buts inscrits (40) au terme du championnat passé sous les ordres de Francesco Farioli.
Aux portes du podium, l’OGC Nice (4e, 30 points) n'est devancé que par le PSG (46 buts), leader, et son dauphin Marseille (39). Lille (5e, 29 pts), son prochain adversaire, est loin derrière, avec 26 réalisations. « Franchement, cette saison, c'est beaucoup mieux », assure le défenseur Youssouf Ndayishimiye.
L'an passé, « notre philosophie était d'attendre les attaquants adverses, se souvient le Burundais. Mais cette saison, on peut attaquer à n'importe quel moment. C'est ça, la différence. » Avec, à la clé, plusieurs festivals offensifs contre Angers (4-1), Saint-Etienne (8-0) et Reims (4-2).
Au terme de la phase aller, seuls Marseille (2-0) et Lens (0-0) ont privé Evann Guessand, le meilleur buteur niçois (8 buts), et ses acolytes du plaisir de marquer. Franck Haise, arrivé cet été de Lens qu'il avait emmené jusqu'en Ligue des champions, assure ne pas être « flatté » par les actuelles louanges et préfère se satisfaire de toute « la panoplie proposée » par son équipe.
« Je suis content qu'on marque, qu'on se crée des occasions, qu'on ait l'image d'une équipe plutôt joueuse, capable de marquer sur différentes actions : attaques placées plus ou moins directes, récupérations hautes, transitions à partir de récupérations basses, énumère le technicien. On marque aussi sur coups de pied arrêtés. »
Le retour des blessés lui permet également d'élargir son champ d'action. « Pouvoir travailler sur la durée, avec des joueurs qui continuent à se connaître, à comprendre les attentes, permet la progression des animations, indique-t-il. On a des joueurs de qualité. Ça, je le savais en arrivant. Et pourtant, il y a des absents (Moffi, Boga, Orakpo, Sanson…). »
Le cadre demandé a été compris, mais Haise ne le veut « pas limitant » et précise : « Les joueurs ont leur mot à dire. Plus ils sont connectés, se questionnent et sont intelligents, plus c'est facile et plus ils peuvent avoir de liberté, parce qu'ils ont les réponses. Les laisser s'exprimer, c'est beaucoup plus riche. »
Haise apprécie de voir ses hommes « prendre l'initiative » et son équipe « avoir envie du ballon », « pas juste pour l'avoir, mais pour aller dans les 16 mètres adverses et attaquer le but avec du monde. » « A Reims, notre cinquième but, refusé, marqué sur pressing haut, démontre l'état d'esprit, souligne-t-il. Ça, ça me plaît ! Je ne les pousse même pas à ce moment-là. Ils y vont seuls. »
« L'objectif est de prendre du plaisir, d'être offensif. Mais cela ne doit empêcher ni les équilibres, ni d'attaquer intelligemment », conclut-il. Comme au temps du légendaire avant-centre yougoslave Nenad Bjekovic, 29 buts en 1978, les supporters apprécient. Mais cette saison-là, si Nice avait scoré 72 fois, il avait encaissé 70 buts et terminé 8e. Aujourd'hui, les objectifs sont supérieurs. Le match contre Lille, deuxième meilleure défense de Ligue 1, permettra de jauger si Nice est toujours d'attaque.